Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/237

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et il l’embrassa tendrement et se mit à fourgonner dans les braises qui rougeoyaient, dans sa cheminée, sous de la cendre ; il entassa ensuite de nouvelles bûches, baissa la trappe, aida Jeanne à sortir de son manteau, approcha un fauteuil, mais elle refusa de s’asseoir, voulant d’abord visiter le logement.

Elle regardait le petit salon où ils étaient, reconnaissait d’anciens bibelots, une gravure de Daullé, d’après Teniers, une vieille estampe de Breughel-le-Drôle, des assiettes de faïence et des plats de cuivre.

— Tiens, tu avais cela de mon temps, disait-elle. Ah bien, j’ai souvent pensé à toi quand je voyais des assiettes accrochées chez des bric-à-brac et elle ajouta, contemplant les aquarelles impressionnistes qu’elle n’avait jamais vues : tiens, voici du nouveau ; c’est joli, mais pourquoi donc que ce n’est pas terminé ? – Oh ! fit-elle, tout à coup, en se retournant, – et elle leva la lampe, enveloppa dans le rond de lumière rabattu par l’abat-jour, la cheminée, – qu’est-ce que c’est que ça ? – Et elle considéra, avec une petite moue d’horreur, une extravagante chimère du Japon, cuirrassée d’écailles rouges et vertes, la patte sur une boule, la langue retroussée, la queue en panache, les yeux en saillie, projetés comme au bout de pédoncules.

— Dieu que c’est laid ! cria-t-elle.

Puis, tenant toujours la lampe, elle passa, suivie d’André, dans la chambre à coucher, séparée du petit salon par une portière ; elle se tourna de tous les