Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/330

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c’est, sauf votre respect, si empoté de ses dix doigts, c’est si inconsistant et si flemme. Ah ! j’ai vu le linge de Cyprien, moi, avant que je n’habite ici les déchirures à y fourrer le bras, plus un bouton, plus un col, plus un poignet propre, c’était un vrai massacre ! – Sans compter qu’avec cela, il n’y a pas de sans soin pareil à ce bandit-là, reprit-elle, en tapant amicalement sur l’épaule du peintre. Il achèterait un paletot neuf plutôt que d’envoyer son vieux à nettoyer chez un teinturier. Aussi, j’ai mis bon ordre à cela, j’économise sur ses dépenses aujourd’hui, pour qu’il mange de la viande et boive tous les jours du vin à sa suffisance.

— C’est exact, appuya Cyprien ; – le magasin est bien tenu, maintenant. – Tiens, ma biche, je crois qu’André ne veut plus de confitures, enlève-nous ça et octroie-nous le café et les liqueurs.

Mélie desservit et apporta les tasses.

— Tu peux entrer maintenant, le dîner est achevé, cria-t-elle, à la cantonade, en ouvrant une porte, et Alexandre fit son entrée en sautillant et en poussant sous ses moustaches droites des miaulements affables.

— Ah ! mais, voilà un nouvel hôte que je ne te connaissais pas, dit André, et il gratta consciencieusement le poil rouge du chat qui ronronna, bavant d’aise, les yeux presque fermés et la queue roide.

— Le fils à Mélie, un jeune voyou qui n’a guère été poli quand ce bon Désableau est venu, et Cyprien se mit à rire, en narrant à André les inconvenances commises par Alexandre.