Page:Huysmans - En rade.djvu/239

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un enfant et lui jeta des regards si désolés qu’elle fondit en larmes.

Il voulut monter sur elle, mais il pouvait à peine grimper et il s’agrippait à son jupon avec ses griffes, en traînant derrière lui sa croupe déjà morte.

Il pleurait à chaque effort et elle n’osait l’aider, car son pauvre corps semblait être un clavier de douleurs qui résonnait à quelque place qu’on le touchât.

Une fois installé sur ses genoux, il essaya de filer un maigre ronron, mais il l’arrêta, voulut redescendre, glissa lourdement sur ses pattes qui s’écartèrent, demeura immobile, l’échine hérissée, la queue grosse, les oreilles basses ; puis il recommença à fuir dans la chambre et le soufflet de ses flancs anhéla plus fort.

— Il va avoir une nouvelle attaque, dit Louise.

Et, en effet, les hoquets et les nausées reprirent. Il bondit sur lui-même, rejeta sa tête, fit des efforts surhumains ainsi que pour s’élancer de sa peau, retomba sur le ventre et l’écume lui sortit de la gueule et bouillonna, tandis qu’il s’étendait roide, la gueule retroussée et les crocs à l’air.

— Il est bien malade, soupira Louise.

— Ah ! ce ne sont pas, comme nous l’avons cru, des rhumatismes ; c’est bel et bien la paralysie,