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e me constituerai prisonnier dans deux jours, soupira Durtal ; il serait temps de songer aux préparatifs du départ. Quels livres emporterai-je, pour m’aider là-bas à vivre ?
Et il fouillait sa bibliothèque, feuilletait les ouvrages mystiques qui avaient peu à peu remplacé les œuvres profanes sur ses rayons.
Sainte Thérèse, je n’en parle pas, se dit-il ; ni elle, ni saint Jean de la croix ne me seraient assez indulgents, dans la solitude ; j’ai vraiment besoin de plus de pardon et de réconfort.
Saint Denys l’Aréopagite ou l’apocryphe désigné sous ce nom ? Il est le premier des Mystiques, celui qui, dans ses délinéations théologiques, s’est peut-être avancé le plus loin. Il vit dans l’air irrespirable des cimes, au-dessus des gouffres, au seuil de l’autre monde qu’il entrevoit dans les éclairs de la grâce ; et il reste lucide, inébloui, dans ces coups de lumière qui l’environnent.
Il semble que, dans ses « Hiérarchies Célestes » où il fait