Page:Huysmans - En route, Stock, 1896.djvu/253

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Il le regardait osciller dans sa blancheur sur les ténèbres qu’il déplaçait en clapotant, quand une cloche sonna des volées lentes ; voyons, dit-il ; en interrogeant à nouveau sa montre, l’heure des Complies approche.

Il se rendit à la chapelle ; elle était encore déserte ; il profita de cette solitude pour l’examiner à son aise.

Elle avait la forme d’une croix amputée, d’une croix sans pied, arrondie à son sommet et tendant deux bras carrés, percés d’une porte à chaque bout.

La partie supérieure de la croix figurait, au-dessous d’une coupole peinte en azur, une petite rotonde autour de laquelle se tenait un cercle de stalles adossées aux murs ; au milieu, se dressait un grand autel de marbre blanc, surmonté de chandeliers de bois, flanqué, à gauche et à droite, de candélabres également en bois, placés sur des fûts de marbre.

Le dessous de l’autel était creux et fermé sur le devant par une vitre derrière laquelle apparaissait une châsse de style gothique qui reflétait, dans le miroir doré de ses cuivres, des feux de lampes.

Cette rotonde s’ouvrait en un large porche, précédé de trois marches, sur les bras de la croix qui s’allongeaient en une sorte de vestibule servant tout à la fois de nef et de bas-côtés à ce tronçon d’église.

Ces bras évidés, à leurs extrémités, près des portes, recélaient deux minuscules chapelles enfoncées dans des niches teintes, ainsi que la coupole, en bleu ; elles contenaient au-dessus d’autels en pierre, sans ornements, deux statues médiocres, l’une de saint Joseph, l’autre du Christ.