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Page:Huysmans - En route, Stock, 1896.djvu/254

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Enfin, un quatrième autel dédié à la Vierge était situé dans ce vestibule, vis-à-vis des marches accédant à la rotonde, en face par conséquent du grand autel. Il se découpait sur une fenêtre dont les vitraux représentaient, l’un, saint Bernard en blanc et l’autre saint Benoît en noir et il paraissait se reculer dans l’église, à cause des deux rangées de bancs qui s’avançaient, à sa gauche et à sa droite, au-devant des deux autres petites chapelles, ne laissant que la place nécessaire pour cheminer le long du vestibule ou pour aller, en ligne droite, de cet autel de la Vierge dans la rotonde, au maître-autel.

Ce sanctuaire est d’une laideur alarmante, se dit Durtal, qui s’en fut s’asseoir sur un banc, devant la statue de saint Joseph ; à en juger par les quelques sujets sculptés le long des murs, ce monument date du temps de Louis XVI ; fichue époque pour une église !

Il fut distrait de ses réflexions par des sons de cloches et en même temps toutes les portes s’ouvrirent ; l’une, sise dans la rotonde même, à gauche de l’autel, donna passage à une dizaine de moines, enveloppés dans de grandes coules blanches ; ils se répandirent dans le chœur et occupèrent, de chaque côté, les stalles.

Par les deux portes du vestibule, pénétra, à son tour, une foule de moines bruns qui s’agenouilla devant les bancs, des deux côtés de l’autel de la Vierge.

Durtal en avait quelques-uns près de lui ; mais ils baissaient la tête, les mains jointes, et il n’osa les observer ; le vestibule était, d’ailleurs, devenu presque noir ; la lumière se concentrait dans le chœur où étaient allumées les lampes.