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V



Levé de meilleure heure que de coutume, Durtal descendit à la chapelle. L’office de Matines était terminé, mais quelques convers, parmi lesquels se trouvait le frère Siméon, priaient, à genoux, sur le sol.

La vue de ce divin porcher jeta Durtal dans de longues rêveries. Il essayait vainement de pénétrer dans le sanctuaire de cette âme cachée comme une invisible chapelle derrière le rempart en fumier d’un corps, il ne parvenait même pas à se figurer les aîtres si adhésifs et si dociles de cet homme qui avait atteint l’état le plus élevé auquel, ici-bas, la créature humaine puisse prétendre.

Quelle force de prières il possède ! se disait-il, en regardant ce vieillard.

Et il se remémorait les détails de son entrevue, la veille. C’est pourtant vrai, pensait-il, il y a chez ce moine un peu de l’allure de ce frère Junipère dont la surprenante simplicité a franchi les âges.

Et il se recordait des aventures de ce Franciscain que ses