Celle-là est si épouvantable… et M. Bruno se tut, en pâlissant. Quiconque a subi ce martyre, reprit-il après une pause, sait d’avance ce qui attend, dans l’autre vie, les réprouvés !
— Voyons, fit le moine, l’heure du coucher est sonnée. Il n’existe qu’un remède à tous ces maux, c’est la Sainte Eucharistie ; demain, dimanche, la communauté s’approche du Sacrement ; il faut que vous vous joigniez à nous.
— Mais je ne peux pas communier dans l’état où je suis…
— Eh bien, soyez debout, cette nuit, à trois heures ; j’irai vous chercher dans votre cellule et je vous emmènerai chez le P. Maximin qui nous confesse à cette heure.
Et sans attendre sa réponse, l’hôtelier lui serra la main et s’en fut.
— Il a raison, fit l’oblat, c’est le vrai remède.
Et quand il fut remonté dans sa chambre, Durtal pensa :
— Je comprends maintenant pourquoi l’abbé Gévresin tenait tant à me prêter saint Jean de la Croix ; il savait que j’entrerais dans la Nuit obscure ; il n’osait m’avertir nettement de peur de m’effrayer et il voulait cependant me mettre en garde contre le désespoir, m’aider par le souvenir ici de ces lectures. Seulement, comment a-t-il pu penser que, dans un pareil naufrage, je me rappellerais quelque chose !
Tout cela me fait songer que j’ai omis de lui écrire et qu’il faudra que, demain, je tienne ma promesse, en lui envoyant une lettre.
Et il repensa à ce saint Jean de la Croix, à ce Carme