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Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/104

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vous avez, je le présume du moins, embrassé, à tour de rôle, vos nouveaux frères.

— Oui, ça se passe, comme au théâtre, en accolades ; l’on s’appuie simplement, les unes contre les autres, les joues, puis on joint les mains et l’on se salue. Voilà.

Maintenant, si vous voulez connaître toute ma pensée, eh bien, cette cérémonie, c’est de l’imitation, autrement dit, du moderne. Le rituel en a été imaginé, par le prieur du monastère de sainte Marie, à Paris ; c’est lui qui, le premier, après le bref du Pape incitant les Bénédictins à régénérer l’oblature, a fondé et organisé des réunions d’oblats. Le principal y est, puisque dans le cérémonial de la profession, l’oblat doit réciter le fameux « Suscipe » qui est, en quelque sorte, le sésame ouvrant toute grande la porte jusqu’alors entre-bâillée de l’Ordre ; mais en fin de compte, si habile qu’ait pu être, pour ces offices, le choix des oraisons liturgiques, ce n’est toujours pas la pièce authentique, la vraie, la seule, celle employée au Moyen-Age, celle qu’il s’agirait de trouver !

— Dom Guéranger a, lui aussi, rédigé un cérémonial, dit Mlle de Garambois ; il l’a sans doute extrait, de même que celui de ses moines, des anciens cérémoniaux et principalement de ceux de la congrégation de saint Maur.

— J’en doute. Cet écrit de Dom Guéranger n’était, je crois bien, qu’un projet qu’il aurait remanié, s’il avait vécu. Le père Du Bourg s’en est inspiré pour façonner le sien et il l’a amélioré, en instituant deux cérémonies, car le travail de Dom Guéranger n’en comportait qu’une ; l’on devenait oblat, sans probation, en