Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/141

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démontré. L’importance qu’on lui attribue tient surtout à ceci que l’on n’en connaît aucune autre, car celle de saint Romuald n’est qu’un règlement intérieur d’abbaye, en somme.

Il en fut de même de l’ordonnance d’Œlred ; nous ignorons si elle eut force de loi chez les femmes  ; ce qui semble probable, c’est que, tout en suivant ces instructions dans leurs grandes lignes, nombre de reclus et de recluses les aggravèrent ou les adoucirent, selon l’endurance plus ou moins attestée de leur santé et l’étiage plus ou moins élevé de leur ferveur. Il y eut sans doute des statuts locaux, ajoutant ou retranchant aux textes de ces édits ; ce qui paraît, en tout cas, certain, c’est qu’à partir du neuvième siècle, les in-pace des débuts de la réclusion avaient disparu. Les logettes étaient devenues des cellules où l’on travaillait et où l’on priait, comme dans les cellules voisines du monastère. Nous possédons quelques renseignements sur ce point.

Hildeburge, qui vécut au douzième siècle, s’était retirée dans une petite demeure construite pour elle, sur le côté nord de l’église de son abbaye, par l’Abbé de saint-Martin de Pontoise et elle s’occupait à confectionner des ornements sacerdotaux et à coudre des habits de moines. À l’Abbaye du Bec, en Normandie, la mère de l’Abbé, le Vénérable Herluin, s’était, elle aussi, installée dans une chambre attenant à la chapelle du cloître et elle lavait les vêtements de la communauté et était chargée de mainte besogne domestique. Mabillon parle également du bienheureux Hardouin, reclus de l’abbaye de Fontenelle qui transcrivit et composa de copieux ouvrages. Ces prisonniers communiquaient donc avec les personnes du