Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/148

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qu’il les autorise d’un signe à retourner s’asseoir.

— Et tous les moines sont soumis à ces punitions qui sont humiliantes lorsqu’on les subit devant les hôtes ?

— Tous, profès, novices, postulants, convers ; le prieur n’en est pas non plus dispensé et l’Abbé même, après que les religieux ont terminé leur coulpe au chapitre, s’excuse devant eux de ses manquements à la règle et en fournit les raisons.

— Une tranche de gigot, Monsieur Lampre. — Non ? Une pomme de terre alors ?

— Non, fit Mlle de Garambois répondant à un appel d’yeux de Durtal ; je me réserve pour le pâté que j’aperçois : donnez-moi, en attendant, la salade qui l’accompagne, afin que je la retourne.

Et lorsqu’ils furent arrivés au dessert, tandis qu’elle grignotait des gâteaux et des pains d’épices, Mlle de Garambois reprit :

— Ne nous pressons pas, car il nous faut attendre le père Felletin pour le café, et il n’est jamais en avance. Puisque nous avons du temps devant nous, monsieur mon frère, ce serait peut-être le cas de tenir la promesse que vous avez toujours éludée jusqu’alors, de nous exhiber les documents que vous possédez sur l’oblature. Apprenez-nous au moins ce qu’elle fut puisque nous ne savons ce qu’elle est.

— Mais c’est une conférence que vous me demandez là !

— Du tout, prenez vos notes qui sont rangées avec soin, j’en suis sûre ; lisez-les simplement et, ça nous suffira.

— Je veux bien, moi ; seulement je vous préviens qu’aucune chronologie rigoureuse et qu’aucune discipline