Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/155

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et, en effet, pendant des siècles, les Bénédictins ont élevé des petits oblats dans leurs maisons ; c’était une pépinière de futurs moines ; à l’heure actuelle, ce système est tombé en désuétude, dans notre pays ; mais il subsiste encore, à ma connaissance, dans une abbaye de l’obédience de Dom Guéranger, à saint Dominique de Silos en Espagne.

— C’est malheureux pour les cérémonies et surtout pour le chant de n’avoir plus de petits garçons dans les cloîtres, fit Mlle de Garambois.

— Évidemment, mais les pensionnats sont un sujet de dissipation et de bruit dans les monastères qui ont besoin de silence et de paix. Ce genre d’oblats n’ayant aucun rapport avec ceux qui nous intéressent, je ne m’y attarderai pas davantage et, pour en finir avec les autres, je note que l’oblature claustrale s’est continuée jusqu’à la fin du dix-huitième siècle. Nous rencontrons encore, à cette époque, des oblats au mont Cassin, à Subiaco, en Allemagne, en France, où ils furent supprimés avec les moines par la Révolution.

L’oblature a repris naissance avec Dom Guéranger lorsqu’il a rétabli, à Solesmes, l’Ordre Bénédictin.

À l’heure présente, les oblats vivant dans l’intérieur des couvents ont le choix entre endosser l’habit monastique et alors leur vie est la même que celle des pères, ou garder le vêtement séculier et alors leur existence est celle des retraitants et des hôtes. M. Cartier, qui a traduit sainte Catherine de Sienne et Cassien, écrit une vie de fra Angelico et de denses études sur l’art religieux, a demeuré de la sorte, en laïque, pendant des années, à Solesmes.