Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/210

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nom la festivité du « Deposuit » par allusion au verset du magnificat « Deposuit potentes de sede ». Elle avait pour but d’abaisser l’orgueil et d’exalter l’humilité. Les évêques, les prêtres n’étaient plus rien, étaient comme déposés, ce jour-là. C’était le peuple, les machicots et les clercs de matines, qui étaient les maîtres et ils avaient le droit, dont ils usaient, de reprocher aux religieux et aux prélats, leurs prévarications, leurs simonies, leurs péchés d’exception, d’autres encore, peut-être. C’était le monde renversé ; mais, en tolérant jusqu’au moment où elles dégénérèrent en pures farces, ces parades revendicatrices, l’église ne fit-elle pas preuve de condescendance et de largeur d’esprit, ne montra-t-elle point, en souriant de ces folies, combien elle était indulgente pour les petits et combien elle était contente de les laisser s’alléger de leurs griefs, en rendant, eux-mêmes, la justice, avant que de se divertir ?

— Le fait est que c’était drôle dans ce temps-là, s’écria Mlle de Garambois. Imaginez-vous que pour se moquer de moi sans doute, mon oncle m’a prêté un livre d’une Bénédictine de je ne me rappelle plus quel siècle…

— Du dizième, fit M. Lampre.

— Il s’intitule le théâtre de Hrotsvitha. Je croyais bêtement, moi, que c’était une œuvre mystique ; or, ce sont des pièces que cette religieuse écrivait pour son cloître et il y en a une, je ne sais vraiment comment expliquer le sujet sans rire ; elle se nomme « la Passion de saint Gandolphe ».

— Eh bien ? Interrogea Mme Bavoil.

— Eh bien, saint Gandolphe qui était prince épousa