reconstitués avec leurs débris et redorés et repeints.
Le premier avait pour auteurs divers imagiers, le flamand Jehan de Marville qui traça le plan et les dessins et mourut à la tâche. Le hollandais Claus Sluter lui succéda et trépassa à son tour et ce fut son neveu, Claus de Werve qui acheva l’œuvre de ses deux devanciers, dans quelle mesure ? Il est assez difficile de le dire.
Cette œuvre était ainsi conçue :
Le corps de Philippe Le Hardi était placé sur une table de marbre noir, entre les pieds de laquelle s’étendait, sous les quatre côtés, un petit cloître gothique, peuplé de minuscules moines et de gens de la suite du prince. Philippe Le Hardi, enveloppé du manteau ducal d’azur, doublé d’hermine, posait ses chaussures, aux lames articulées de fer, sur le dos d’un lion bénévole et sa tête sur un coussin derrière lequel deux anges, aux ailes déployées, soutenaient un heaume.
Le second avait été commandé à un espagnol Jehan de la Huerta ou de La Verta dit d’Aroca ; mais celui-là ne fit rien ou presque rien et ce fut un Antoine Le Moiturier ou Le Mouturier qui termina, s’il ne sculpta pas en entier, le cénotaphe. Son ordonnance était calquée sur celle du premier tombeau.
Le duc Jean et la princesse Marguerite de Bavière, sa femme, étaient couchés, côte à côte, sur une plate-forme de marbre noir, au-dessous de laquelle s’allongeait, entre les quatre pieds, un cloîtrion ogival, aux galeries pleines de religieux. Le chef des époux était appuyé sur des coussins et leurs extrémités sur les reins serviables de petits lions ; et des anges s’agenouillaient