Aller au contenu

Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Le curé s’inclina. Ça y est, se dit-il, en quittant le P. de Fonneuve.

— C’est très malin, fit M. Lampre au prieur qui causait avec lui de cette aventure ; le curé vous empêche, en effet, d’accueillir ses propositions et il vous fâche avec l’Évêque.

— Qu’y puis-je ? répondit le vieux père ; le devoir avant tout !

Le comique de l’histoire fut que si ce piège du curé happa les moines, il l’appréhenda, lui aussi. Mgr Triaurault ne lui pardonna pas, en effet, de l’avoir attiré dans ce qu’il appelait un guet-apens d’irrespect et il le secoua vigoureusement, lui reprochant sa maladresse, aussi furieux contre lui que contre les Bénédictins, lorsqu’il partit.

À dater de ce jour, les relations cessèrent presque complètement entre le presbytère et l’abbaye ; puis le curé se vexa d’être tenu à l’écart et il chercha un moyen de détendre la situation ; la fête de saint Benoît qui était proche lui parut, pour ce dessein, propice.

Il pensa d’abord à se servir de Durtal comme d’intermédiaire pour obtenir d’être invité à dîner, ce jour-là, au cloître. Il s’arrangea de façon à le rencontrer et doucement lui dit :

— Eh bien, cher monsieur, vous allez faire votre profession d’oblature. Je serai très heureux d’y assister. Si elle doit avoir lieu, en dehors des offices monastiques, je m’arrangerai, ce jour-là, afin de vous livrer mon église, — et il appuya sur le mon, — pour l’heure qui vous plaira.

— Je vous remercie, monsieur le curé, repartit