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Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/255

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tranquillement Durtal, mais la profession d’oblature se fera non dans l’église abbatiale, — et il appuya, à son tour, sur le mot abbatiale, — mais dans l’oratoire du monastère ; c’est vous dire que, sauf les moines, personne n’y assistera, puisque l’oratoire est sis dans la clôture.

— Ah ! et vous dînerez sans doute à l’abbaye, ce matin-là ?

— Sans doute.

— Le réfectoire étant, lui aussi, situé dans la clôture, dit avec une pointe d’ironie, le curé, je me demande si hormis vous et les gens de la maison, d’autres personnes seront conviées à ce repas.

— Je l’ignore. En l’absence du père abbé qu’il remplace, le prieur est maître d’inviter ou de ne point inviter qui bon lui semble ; il est donc le seul qui soit à même de répondre à votre question.

— Votre serviteur, monsieur.

— Le vôtre, monsieur le curé, répliqua Durtal, en s’éloignant.

L’abbé Barbenton se dit : il n’y a rien à tirer de celui-là ; allons-y bravement et il se fit introduire chez le prieur. Là, il joua la comédie, déclarant qu’il déplorait tous ces malentendus, se déchargeant de ses torts sur le dos de l’évêque dont il était obligé de suivre les instructions ; enfin, il s’écria que sa mise en quarantaine, le jour de la fête de saint Benoît, produirait un effet désastreux dans le bourg et Dom de Fonneuve, touché, l’embrassa et l’invita au dîner.

Alors il s’enquit de savoir si le Révérendissime ne serait pas présent pour la cérémonie, dans son cloître.