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Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/274

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Enfin, vous ne vous êtes pas trompé, c’est le principal, conclut-elle ; quant à vous voir d’ici à ce soir, bernique ! — Car je pense bien qu’après la grand’messe, qui se terminera tard, vous irez directement au réfectoire.

— Vous l’avez dit.

Et Durtal s’en fut effectivement à la grand’messe. Le tapis de Smyrne, les reliques, les veilleuses y étaient ; mais l’absence de l’abbé dont la stalle était cependant parée de velours rouge, réduisait le gala de la cérémonie qui n’était plus célébrée sur le mode Pontifical.

Avant la messe, il y eut procession sous les arcades de l’abbaye. Précédés du thuriféraire, de la croix, des deux portes-flambeaux, les convers drapés dans leurs coules brunes, marchaient en tête, suivis par les postulants et les novices, puis par les moines et les chantres habillés, et le prieur venait le dernier, accompagné, à quelques pas derrière, par M. Lampre et Durtal.

Et l’on s’avançait, deux à deux, doucement, dans un relent envolé d’encens ; l’on parcourut ainsi les quatre galeries qui formaient le carré du cloître et l’on rentra par où l’on était sorti, dans l’église où la messe commença.

Cette messe de saint Benoît, elle était, au point de vue du texte, exquise ; elle avait conservé le graduel et le trait, l’evangile et la communion de la délicieuse messe des abbés, mais elle débutait par le « Gaudeamus » des cocagnes liturgiques, était pourvue d’une epître spéciale très bien appropriée aux vertus que l’on adulait du patriarche, d’une séquence moins heureuse, en ce sens que si elle était habile à rappeler en ses courtes