Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/275

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strophes les personnages de la Bible auxquels pouvait se comparer le saint, elle manquait trop de naïveté, et, avec son latin qui se croyait élégant, sonnait faux.

Quant au plain-chant, il était celui du répertoire de luxe, c’est-à-dire qu’il était prétentieux et médiocre. Le Kyrie à filandres et à tirebouchons, le Gloria de toit et de cellier, le Credo pour pochette de maître de danse, tout s’y trouvait.

Evidemment, soupirait Durtal, ma conviction s’affirme davantage, chaque jour, que les rénovateurs de la musique grégorienne sont partis d’un principe faux, alors qu’ils ont distribué les différentes parures des messes. Ils se sont imaginé que plus les pièces étaient chantournées et remorquaient à leur suite des caravelles exagérées de neumes et mieux elles convenaient au rite élevé des fêtes et étaient aptes à en rehausser l’éclat ; et pour moi, ce serait plutôt le contraire ; car plus le plain-chant est simple et naïf et plus il est éloquent et mieux il rend, en une langue d’art vraiment unique, l’allégresse ou la douleur qui sont, en somme, les deux sujets dont traitent les services de l’église, selon le Propre du Temps.

Quoi qu’il en soit, cette messe, après celle de saint Joseph qui l’antécédait sur le calendrier, était d’autant mieux la bienvenue qu’elle tranchait sur celles de carême, dont le défilé ne s’était pas interrompu, pendant toute la semaine d’avant. Partout l’ordo portait la mention : « de feria », c’est-à-dire office du propre, différent chaque jour, superbe du reste, mais bref ; plus de gloria, de credo, d’ite missa est, d’orgue ; le trait substitué à l’alleluia, le te deum interdit aux matines, deux cierges tout juste allumés ; les jours où il y avait