Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/360

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a perdu son meilleur mode de propagande, son plus sûr moyen de défense. Il semblerait donc que, maintenant qu’elle est assaillie et qu’elle fait eau, de toutes parts, elle doive supplier le Seigneur de lui envoyer des artistes dont les œuvres opéreraient certainement plus de conversions, lui amèneraient plus de partisans que ces vaines rengaines que ses prêtres, huchés dans des coquetiers, versent sur la tête résignée des fidèles, du haut des chaires !

L’art religieux, si éteint, si mort qu’il soit, peut renaître, et si l’oblature Benédictine a une raison d’être, c’est précisément de le créer à nouveau et de l’élever.

Evidemment, certaines conditions pour réussir sont nécessaires. Il faut, avant tout, bien entendu, que telle soit la volonté du Très-Haut — mais admettons qu’il en soit ainsi ; — eh bien, en l’envisageant alors par son côté humain, une semblable institution ne serait guères possible qu’à Paris ou dans ses alentours, car les gens de lettres, les chartistes, les érudits, les gens, spécialisés dans l’étude des diverses sciences, aussi bien que les peintres, les sculpteurs, les architectes, que les artisans de tous les métiers d’art que pourraient abriter des maisons d’oblats, auraient besoin d’entretenir des relations avec les éditeurs et les marchands et de fréquenter les bibliothèques et les musées. Il conviendrait aussi de distribuer la vie de telle sorte que chacun pût vaquer à ses affaires et travailler sans être continuellement dérangé par des offices. L’horaire serait facile à établir : — prière, et messe, le matin, de bonne heure : liberté complète pendant la journée — Vêpres vers les cinq ou six heures