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Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/396

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XIV

M’expliquerez-vous à la fin ce que cela veut dire, s’exclama Mme Bavoil qui brandissait des journaux au-dessus de la tête de Durtal, assis, après déjeuner, devant une tasse de café.

Car enfin, reprit-elle, ou c’est moi qui suis démente ou ce sont les autres qui sont fous. Voilà toutes les Carmélites qui, ne voulant pas demander l’autorisation au gouvernement, se sauvent. C’est une véritable débandade ; sauf le carmel de Dijon et de quelques autres villes, tous, et il y en a une vraie ribambelle, — tenez, regardez, — bouclent leurs malles ; comprenez-vous cela ?

— Je ne comprends pas plus que vous, répondit Durtal en rendant à Mme Bavoil, son journal. Les Carmels ont reçu une lettre de leur supérieur à Rome, le cardinal Gotti, leur prescrivant de filer, et la presse maintenant, sur la déclaration du P. Grégoire, définiteur de l’ordre pour la France, spécifie, formellement, que cette lettre du cardinal est un faux. Que croire ? je l’ignore.

— Faux ou pas, la question n’est point là. Les Carmels sont des maisons d’expiation et de pénitence ; ils