Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/100

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Elle est, à l’heure actuelle, ou bien effacée ou même peut-être tout à fait morte ; mais une autre vient de se créer ; elle a pour but, celle-là, d’élire un anti-pape qui serait l’Antéchrist exterminateur. Et je ne vous cite là que deux sociétés, mais combien d’autres plus ou moins nombreuses, plus ou moins secrètes qui, toutes, d’un commun accord, à dix heures du matin, le jour de la Fête du Saint-sacrement, donc, célèbrent à Paris, à Rome, à Bruges, à Constantinople, à Nantes, à Lyon et en Écosse où les sorciers foisonnent, des messes noires !

Puis, en dehors de ces associations universelles ou de ces assemblées locales, les cas isolés abondent, sur lesquels la lumière si difficilement allumée, clignote. Il y a quelques années, mourut, au loin, dans la pénitence, un certain comte de Lautrec qui faisait don aux églises de statues pieuses qu’il maléficiait pour sataniser les fidèles ; à Bruges, un prêtre que je connais contamine les Saints Ciboires, s’en sert pour apprêter des malengins et des sorts ; enfin, l’on peut, entre tous, citer un cas très net de Possession ; c’est le cas de Cantianille qui bouleversa, en 1865, non seulement la ville d’Auxerre, mais encore tout le diocèse de Sens.

Cette Cantianille, placée dans un couvent de Mont-Saint-Sulpice, fut violée, dès qu’elle eut atteint sa quinzième année, par un prêtre qui la