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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/125

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siècle, le chimiste Van Helmont reçoit d’un inconnu un quart de grain de pierre philosophale et, avec ce grain, il transforme huit onces de mercure en or.

À la même époque, Helvétius qui combat le dogme des spagiriques reçoit également d’un autre inconnu une poudre de projection avec laquelle il convertit un lingot de plomb en or. Helvétius n’était pas précisément un jobard et Spinosa qui vérifia l’expérience et en attesta l’absolue véracité n’était cependant, lui non plus, ni un gobe-mouche, ni un béjaune !

Que penser enfin de cet homme mystérieux, de cet Alexandre Sethon qui, sous le nom du cosmopolite, parcourt l’Europe, opérant devant les princes, en public, transformant tous les métaux en or ? Emprisonné par Christian II, électeur de Saxe, cet alchimiste dont le mépris des richesses était avéré, car jamais il ne gardait l’or qu’il créait et il vivait comme un pauvre, en priant Dieu, cet alchimiste supporta, tel qu’un saint, le martyre ; il se laissa battre de verges, percer avec des pointes, refusa de livrer un secret, qu’il prétendait, ainsi que Nicolas Flamel, tenir du Seigneur même !

Et dire qu’à l’heure actuelle, ces recherches se continuent ! Seulement, la plupart des hermétiques renient les vertus médicales et divines de la fameuse pierre. Ils pensent simplement que le