Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/149

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lui parle d’Ambroise Paré ; elle a beaucoup fait de gorges chaudes aussi lorsqu’on citait le dogme des alchimistes, affirmant que l’or domptait des maux ; ce qui n’empêche que maintenant l’on se sert, à doses altérantes, de la limaille et des sels de ce métal. On use de l’arséniate d’or dynamisé contre les chloroses, du muriate contre la syphilis, du cyanure contre l’aménorrhée et les scrofules, du chlorure de sodium et d’or contre les vieux ulcères !

Non, je t’assure, c’est dégoûtant d’être médecin, car j’ai beau être docteur ès sciences et avoir roulé dans les hôpitaux, je suis très inférieur à d’humbles herboristes de campagne, à des solitaires, qui en connaissent — et cela je le sais — bien plus long que moi !

— Et l’homœopathie ?

— Oh ! Elle a du mauvais et du bon. Elle aussi pallie sans guérir, réprime parfois les maladies, mais pour les cas graves et aigus, elle est débile, — tout autant que la doctrine Matteï qui est radicalement impuissante, alors qu’il s’agit de conjurer d’impérieuses crises !

Mais elle est utile, celle-là, comme moyen dilatoire, comme médication d’attente, comme intermède. Avec ses produits qui purifient le sang et la lymphe, avec son antiscrofoloso, son angiotico, son anticanceroso, elle modifie quelquefois des