Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/193

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l’idée que ce prédicateur doit se frapper, lui-même, pour corriger ses propres vices, avant que de reprocher leurs péchés aux autres. Le mouton ou le bélier de bois auquel est suspendue la cloche représente par sa forme même la croix du Christ et la corde, qui servait autrefois à la tirer, allégorisait la science des Écritures qui découle du mystère de la Croix même.

Les liturgistes plus anciens nous révèlent des symboles presque semblables. Jean Beleth, qui vivait en 1200, déclare aussi que la cloche est l’image du prédicateur, mais il ajoute que son va-et-vient, lorsqu’on la met en branle, enseigne que le prêtre doit, tour à tour, élever et abaisser son langage, afin de le mieux mettre à la portée des foules. Pour Hugues de Saint-Victor, le battant est la langue de l’officiant qui heurte les deux bords du vase et annonce ainsi, à la fois, les vérités des deux Testaments ; enfin, si nous nous adressons au plus ancien peut-être des liturgistes, à Fortunat Amalaire, nous trouvons simplement que le corps de la cloche désigne la bouche du prédicateur et le marteau, sa langue.

— Mais, fit Durtal un peu désappointé, ce n’est pas… comment dirai-je, … très profond.

La porte s’ouvrit.

— Comment va ? dit Carhaix, en serrant la main de Gévingey qu’il présenta à Durtal.