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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/192

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chéance depuis trois siècles ; cela tient-il à ce qu’au Moyen Âge surtout, les fidèles jetaient dans la fonte des bijoux et des métaux précieux et modifiaient ainsi l’alliage ; ou bien est-ce parce que les fondeurs n’implorent plus Saint Antoine l’Ermite, alors que le bronze bout dans la fournaise ? je l’ignore ; toujours est-il que les cloches maintenant sont créées à la grosse ; elles ont des voix sans âme personnelle, des sons identiques ; elles ne sont plus que des bonnes indifférentes et dociles, tandis qu’autrefois elles étaient un peu comme ces très antiques servantes qui faisaient partie de la famille dont elles éprouvaient les douleurs et les joies. Mais qu’est-ce que cela fait au clergé et aux ouailles ? Ces auxiliaires dévouées du culte ne représentent actuellement aucun symbole !

Et tout est là, pourtant. Vous me demandiez, il y a quelques instants, si ces livres traitaient, au point de vue de la liturgie, des cloches ; oui, la plupart expliquent, par le menu, le sens de chacune des parties qui les composent ; les interprétations sont simples et peu variées, en somme.

— Ah ! et quelles sont-elles ?

— Oh ! si cela vous intéresse, je vais vous le résumer en quelques mots.

D’après le Rational de Guillaume Durand, la dureté du métal signifie la force du prédicateur ; la percussion du battant contre les bords, exprime