Aller au contenu

Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


X


La journée fut longue à tuer. Éveillé, dès l’aube, songeant à Mme Chantelouve, il ne tint pas en place et il s’inventa des prétextes pour aller au loin. Il manquait de liqueurs imprévues, de petits gâteaux et de bonbons et il convenait de n’être pas ainsi démuni de tout en-cas, un jour de rendez-vous. Il s’en fut, par le chemin le plus long, jusqu’à l’avenue de l’Opéra pour acheter de fines essences de cédrat et de cet alkermès dont le goût évoque l’idée d’une confiserie pharmaceutique de l’Orient. Il s’agit, se dit-il, moins de régaler Hyacinthe que de lui faire déguster un élixir ignoré, qui l’étonne.

Il revint, chargé d’emplettes, sortit encore et, dans la rue, un immense ennui l’accabla.