Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/261

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— Oui, je sais bien, mon confesseur me cause, — plus durement par exemple, — mais un peu comme vous ; eh bien non, vous aurez beau dire, ce n’est pas exact.

Il se mit à rire, songeant que le remords était peut-être le condiment qui sauve l’inappétence des passions blasées, puis il plaisanta :

— En fait de confesseur, reprit-il, si j’étais casuiste, il me semble que je chercherais à inventer de nouveaux péchés ; je ne le suis point et pourtant, à force de chercher, je crois bien que j’en ai trouvé un.

— Vous ! et riant, à son tour ; puis-je le commettre ?

Il la dévisage ; elle avait l’air d’un enfant gourmand.

— Vous seule pouvez vous répondre ; maintenant je dois vous avouer que ce n’est pas un péché absolument neuf, car il rentre dans le district connu de la Luxure. Mais il est négligé depuis le paganisme, mal défini, dans tous les cas.

Elle l’écoutait très attentive, enfoncée dans son fauteuil.

— Ne me faites pas languir, dit-elle ; allez au fait, quel est ce péché ?

— Il n’est pas facile à expliquer ; je vais essayer néanmoins ; dans la province de la Luxure, on relève, si je ne me trompe, le péché ordinaire,