Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/272

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était déjà saccagé et il s’affligea, car il aimait l’hiver, à être sanglé et il prévoyait, se sachant incapable de reborder sa couche, une nuit froide.

Et soudain il fut enlacé et le corps de la femme l’étreignit à nouveau ; lucide, cette fois, il s’occupa d’elle et par de souveraines caresses il la brisa. D’une voix changée, plus gutturale, plus basse, elle proférait des choses ignobles ou des cris bêtes qui le gênaient, des « mon chéri » des « mon âme » des « non, vraiment, c’est trop ». — Mais, soulevé quand même, il prit ce corps qui se tordait en craquant et il éprouva l’extraordinaire impression d’une brûlure spasmodique, dans un pansement de glace.

Ils roulèrent, accablés ; lui, haletait, la tête dans l’oreiller, surpris et effrayé, jugeant ces délices exténuantes, affreuses. Il finit par enjamber la femme, sauta du lit, alluma les bougies. Debout sur la commode, le chat se tenait immobile, les considérait tous les deux, tour à tour. Il sentit, s’imagina sentir une indicible moquerie dans ces prunelles noires ; et, agacé, il chassa la bête.

Il jeta de nouvelles bûches dans la cheminée, se vêtit, laissa à Hyacinthe la chambre libre. Mais, de sa voix habituelle, elle l’appelait doucement. Il s’approcha du lit ; elle se pendit à son cou, l’embrassa follement, puis laissant retomber ses bras sur la couverture :