Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou débiles, que de constater ce fait indéniable, absolu : il existe à notre époque des agences sataniques et des prêtres déchus qui les préparent.

Ah ! s’il y avait moyen de joindre de chanoine Docre, de s’insinuer en sa confiance, peut-être finirait-on par voir un peu clair, dans ces questions. Au reste, il n’y a d’intéressants à connaître que les Saints, les scélérats et les fous ; ce sont les seuls dont la conversation puisse valoir. Les personnes de bon sens sont forcément nulles puisqu’elles rabâchent l’éternelle antienne de l’ennuyeuse vie ; elles sont la foule, et elles m’embêtent ! Oui, mais comment approcher de ce monstrueux prêtre ? — Et, tout en tisonnant le feu, Durtal se dit : par Chantelouve, s’il le voulait, mais il ne le veut pas. Reste sa femme qui a dû le fréquenter. Il faut que je l’interroge celle-là, que je sache si elle correspond avec lui, si elle le voit encore.

Cette entrée de Mme Chantelouve dans ses réflexions l’assombrit. Il tira sa montre et murmura : quelle scie, tout de même ! elle va venir et il va encore falloir… s’il y avait seulement possibilité de la convaincre de l’inutilité des soubresauts charnels ! En tout cas, elle ne doit pas être satisfaite car à sa lettre frénétique sollicitant un rendez-vous, j’ai répondu, après trois jours, par un petit mot sec, l’invitant à venir, ici, ce