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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/299

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parties distillées de lapins et de cobayes. Qui sait si ces élixirs de longue vie, si ces philtres amoureux que les sorcières vendaient aux gens épuisés ou atteints de ligature, n’étaient pas composés de substances similaires ou analogues ? On n’ignore point que la semence de l’homme entrait presque toujours, au Moyen Âge, dans la confection de ces mixtures. Or, le Dr Brown-Séquard, après des expériences réitérées, n’a-t-il pas récemment démontré les vertus de cette matière enlevée à un homme et instillée à un autre ?

Enfin, les apparitions, les dédoublements de corps, les bilocations, pour parler ainsi que les spirites, n’ont pas cessé d’exister depuis l’Antiquité qu’ils terrifièrent. Il est, malgré tout, difficile d’admettre que les expériences poursuivies pendant trois années et devant témoins, par le Dr Crookes soient mensongères. Et alors, s’il a pu photographier de visibles et de tangibles spectres, nous devons reconnaître la véracité des thaumaturges du Moyen Âge. Tout cela demeure évidemment incroyable ; — comme était incroyable, il y a seulement dix ans, l’hypnose, la possession de l’âme d’un être par un autre qui le voue au crime !

Nous balbutions dans des ténèbres, cela est sûr. Et puis des Hermies le remarquait justement, il importe moins de savoir si les sacrilèges pharmaceutiques des cercles démoniaques sont puissants