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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/316

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D’abord, la femme assise ou debout que j’ai connue dans son salon, réservée, presque hautaine, devenue bonne fille dans l’intimité, affectueuse, tendre même.

Puis, la femme couchée, complètement changée d’allures et de voix, une fille, crachant de la boue, perdant toute vergogne.

Enfin, la troisième que j’ai aperçue hier, une impitoyable mâtine, une femme vraiment satanique, vraiment rosse.

Comment tout cela s’amalgame et s’allie ? Je l’ignore ; par l’hypocrisie sans doute ; et encore non, elle est souvent d’une franchise qui déconcerte ; ce sont peut-être, il est vrai, des moments de détente ou d’oubli. Au fond, à quoi bon essayer de comprendre le caractère de cette dévote lubrique ! En somme, ce que je pouvais appréhender ne se réalise point ; elle ne me demande pas de la sortir, ne me force pas à dîner chez elle, ne me réclame aucune prébende, n’exige aucune compromission d’aventurière plus ou moins louche. Je ne trouverai jamais mieux ; — Oui, mais c’est que maintenant, je préférerais ne rien trouver ; il me suffirait très bien de déposer entre des mains mercenaires mes pétitions charnelles ; et alors, pour vingt francs, j’achèterais de plus studieuses crises ! car, il n’y a pas à dire, seules, les filles savent cuisiner les petits plats des sens !