Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/326

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Il est amené et déclare dédaigneusement qu’il n’accepte pas la compétence du Tribunal ; mais, ainsi que le veut la procédure canonique, le promoteur rejette aussitôt, « pour ce que par ce moyen la correction du maléfice ne soit empêchée », le déclinatoire comme étant nul en droit et « frivole » et il obtient du tribunal qu’on passe outre. Il commence à lire à l’inculpé les chefs de l’accusation portée contre lui ; Gilles crie que le promoteur est menteur et traître. Alors Guillaume Chapeiron étend le bras vers le Christ, jure qu’il dit la vérité et invite le Maréchal à prêter le même serment. Mais cet homme, qui n’a reculé devant aucun sacrilège, se trouble, refuse de se parjurer devant Dieu et la séance se lève, dans le brouhaha des outrages que Gilles vocifère contre le Promoteur.

Ces préambules terminés, quelques jours après, les débats publics commencent. L’acte d’accusation, dressé en forme de réquisitoire, est lu, tout haut, devant l’accusé, devant le peuple qui tremble, alors que Chapeiron énumère, un à un, patiemment, les crimes, accuse formellement le Maréchal d’avoir pollué et occis des petits enfants, d’avoir pratiqué les opérations de la sorcellerie et de la magie, d’avoir violé à Saint-Étienne de Mer Morte, les immunités de la Sainte Église.

Puis, après un silence, il reprend son discours