Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/327

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et, laissant de côté les meurtres, ne retenant plus alors que les crimes dont la punition, prévue par le droit canonique, pouvait être prononcée par l’Église, il demande que Gilles soit frappé de la double excommunication, d’abord comme évocateur de démons, hérétique, apostat et relaps, ensuite comme sodomite et sacrilège.

Gilles qui a écouté ce réquisitoire tumultueux et serré, âpre et dense, s’exaspère. Il insulte les juges, les traite de simoniaques et de ribauds, et il refuse de répondre aux questions qu’on lui pose. Le Promoteur, les assesseurs, ne se lassent point ; ils l’invitent à présenter sa défense. De nouveau, il les récuse, les outrage, puis lorsqu’il s’agit de les réfuter, il demeure muet.

Alors l’Évêque et le Vice-Inquisiteur le déclarent contumace et prononcent contre lui la sentence d’excommunication qui est aussitôt rendue publique.

Ils décident en outre que les débats se poursuivront, le lendemain.

Un coup de sonnette interrompit la lecture que Durtal faisait de ses notes. Et des Hermies entra.

— Je viens de voir Carhaix qui est souffrant, dit-il.

— Tiens, qu’est-ce qu’il a ?

— Rien de grave, un peu de bronchite ; il sera debout dans deux jours s’il consent à rester tranquille.