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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/335

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se rouillent, le métal ne s’écrouit pas et vibre mal ; autrefois ces auxiliaires magnifiques du culte chantaient sans cesse ; on sonnait les heures canoniales : Matines et Laudes, avant le lever du jour ; Prime, dès l’aube ; Tierce, à neuf heures ; Sexte, à midi ; None, à trois heures et encore les Vêpres et les Complies ; aujourd’hui, on annonce la messe du Curé, les trois Angélus, du matin, de midi et du soir, parfois des Saluts, et, certains jours, on lance quelques volées pour des cérémonies prescrites, et c’est tout. Il n’y a plus que dans les couvents où les cloches ne dorment pas, car là, du moins, les offices de nuit persistent !

— Laisse donc cela, dit sa femme, en lui tassant l’oreiller dans le dos. Quand tu t’agiteras ainsi, ça ne t’avancera à rien et tu te feras mal.

— C’est juste, fit-il résigné ; mais que veux-tu, l’on reste un homme de révolte, un vieux pécheur que rien n’apaise ; et il sourit à sa femme qui lui apportait une cuillerée de potion à boire.

On sonna. Mme Carhaix s’en fut ouvrir et introduisit un prêtre hilare et rouge qui, d’une grosse voix, cria : c’est l’échelle du Paradis cet escalier ! que je souffle ! Et il tomba dans un fauteuil et s’éventa.

— Eh bien, mon ami, dit-il enfin, en entrant dans la chambre à coucher, j’ai appris par le bedeau que vous étiez souffrant et je suis venu.