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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/337

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potisme paterne des prêtres, — et il y a des moments où ça ne doit pas être drôle, — et ils les révèrent et les adorent ! mais voilà, ce sont des âmes blanches, des croyants et des humbles ! Je ne connais pas cet abbé qui était là, mais il est redondant et rubicond, il pète dans sa graisse et crève de joie. Malgré l’exemple de Saint François D’Assise qui était gai, — ce qui me le gâte, du reste, — j’ai peine à m’imaginer que cet ecclésiastique soit un être surélevé. Il est bon de dire qu’au fond il vaut mieux pour lui qu’il soit médiocre. Comment, s’il était autre, se ferait-il comprendre de ses ouailles ? et puis, s’il était supérieur, il serait haï par ses collègues et persécuté par son Évêque !

En se causant ainsi, à bâtons rompus, Durtal atteignit le bas des tours. Il s’arrêta, sous le porche. Je croyais rester plus longtemps là-haut, pensa-t-il ; il n’est que cinq heures et demie ; il faut que je tue au moins une demi-heure, avant que de me mettre à table.

Le temps était presque doux, les neiges étaient balayées ; il alluma une cigarette et musa sur la place.

Levant le nez, il chercha la fenêtre du sonneur et il la reconnut ; seule, elle avait un rideau, parmi les autres arcs vitrés qui s’ouvraient au-dessus du perron. Quelle abominable construction ! se dit-il, en contemplant l’église ; quand on songe que ce