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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/340

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presque vides, tandis que, réunis devant leurs voitures, sur le trottoir, près d’un chalet de nécessité, des cochers causaient ; nul bruit, nulle foule et des arbres ainsi que sur le mail silencieux d’un bourg.

Voyons, se dit Durtal qui considérait à nouveau l’église, il faudra pourtant bien qu’un jour, alors qu’il fera moins froid et plus clair, je monte en haut de la tour ; puis il hocha la tête. À quoi bon ? Paris à vol d’oiseau, c’était intéressant au Moyen Âge, mais maintenant ! J’apercevrai, comme au sommet des autres fûts, un amas de rues grises, les artères plus blanches des boulevards, les plaques vertes des jardins et des squares et, tout au loin, des files de maisons qui ressemblent à des dominos alignés debout et dont les points noirs sont des fenêtres.

Et puis les édifices qui émergent de cette mare cahotée de toits, Notre-Dame, la Sainte-Chapelle, Saint-Séverin, Saint-Étienne-du-Mont, la tour Saint-Jacques sont noyés dans la déplorable masse des monuments plus neufs ; — et je ne tiens nullement à contempler, en même temps, ce spécimen de l’art des marchandes à la toilette qu’est l’Opéra, cette arche de pont qu’est l’arc de Triomphe, et ce chandelier creux qu’est la Tour Eiffel !

C’est assez de les voir séparément, en bas, sur le pavé, à des tournants de rues.

Si j’allais dîner, car enfin, j’ai rendez-vous avec