Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/431

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terme, des Esprits ni célestes, ni démoniaques, mitoyens, ceux, par exemple, qui débitent de si fétides âneries dans les séances des spirites !

— Un prêtre me disait, un soir, que les larves indifférentes, neutres, habitent un territoire invisible et naturel, quelque chose comme une petite île qu’assiègent, de toutes parts, les bons et les mauvais Esprits. Elles sont de plus en plus refoulées, finissent par se fondre dans l’un ou l’autre camp. Or, à force d’évoquer ces larves, les occultistes qui ne peuvent, bien entendu, attirer les Anges, finissent par amener les Esprits du mal et, qu’ils le veuillent ou non, sans même le savoir, ils se meuvent dans le Diabolisme. C’est là, en somme, où aboutit, à un moment donné, le Spiritisme !

— Oui, et si l’on admet cette dégoûtante idée qu’un medium imbécile peut susciter les morts, à plus forte raison, doit-on reconnaître l’étampe de Satan, dans ces pratiques.

— Sans aucun doute ; de quelque côté que l’on se tourne, le Spiritisme est une ordure !

— Alors, tu ne crois pas, en somme, à la théurgie, à la magie blanche ?

— Non, c’est de la blague ! c’est un oripeau qui sert aux gaillards tels que les Rose-Croix, à cacher leurs plus répugnants essais de magie noire. Personne n’ose avouer qu’il satanise ; la magie blanche,