Aller au contenu

Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/97

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ner à un infâme usage ; tout est là ; le reste varie ; il n’y a pas actuellement de rituel régulier pour la messe noire.

— Si bien qu’il faut absolument un prêtre pour célébrer ces messes ?

— Évidemment ; lui seul peut opérer le mystère de la Transsubstantiation. Je sais bien que certains occultistes se prétendent consacrés, comme Saint Paul, par le Seigneur, et qu’ils s’imaginent pouvoir débiter ainsi que de vrais prêtres de véritables messes. C’est tout bonnement grotesque ! — Mais à défaut de messes réelles et d’abbés atroces, les gens possédés par la manie du sacrilège n’en réalisent pas moins le stupre sacré qu’ils rêvent. Écoute bien cela :

En 1855, il existait, à Paris, une association composée en majeure partie de femmes ; ces femmes communiaient, plusieurs fois par jour, gardaient les Célestes Espèces dans leur bouche, les recrachaient pour les lacérer ensuite ou les souiller par de dégoûtants contacts.

— Tu en es sûr ?

— Parfaitement, ces faits sont révélés par un journal religieux, les Annales de la Sainteté, que l’archevêque de Paris ne put démentir ! J’ajoute qu’en 1874, des femmes furent également embauchées à Paris pour pratiquer cet odieux commerce ; elles étaient payées aux pièces, ce qui explique