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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/98

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pourquoi elles se présentaient, chaque jour, dans des églises différentes, à la Sainte Table.

— Et ce n’était rien ! — Tenez, dit, à son tour, Carhaix, qui se leva et tira de sa bibliothèque une brochurette bleue. Voici une revue, datée de 1843, La Voix de la Septaine, elle nous apprend que, pendant vingt-cinq ans, à Agen, une association satanique ne cessa de célébrer des messes noires et meurtrit et pollua trois mille trois cent vingt hosties ! Jamais Mgr l’évêque d’Agen, qui était un bon et ardent prélat, n’osa nier les monstruosités commises dans son diocèse !

— Oui, nous pouvons le dire entre nous, reprit des Hermies, le xixe siècle regorge d’abbés immondes. Malheureusement, si les documents sont certains, ils sont de preuve difficile à faire ; car aucun ecclésiastique ne se vante de méfaits pareils ; ceux qui célèbrent des messes Déicides se cachent et ils se déclarent dévoués au Christ ; ils affirment même qu’ils le défendent, en combattant, à coups d’exorcismes, les possédés.

C’est même là, le grand truc ; ces possédés, ce sont eux-mêmes qui les créent ou qui les développent ; ils s’assurent ainsi, dans les couvents surtout, des sujets et des complices. Toutes les folies meurtrières et sadiques, ils les couvrent alors de l’antique et pieux manteau de l’Exorcisme !

— Soyons justes, ils ne seraient pas complets, s’ils