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LE QUARTIER SAINT-SÉVERIN

des barbes en mousse de pot-au-feu répandues autour de figures cuites ; presque tous sont d’opiniâtres pochards connus sous le nom des premiers métiers qu’ils exercèrent ; le Notaire est un clerc qui a fini de grossoyer à Mazas, le Zouave est un ancien troupier mûri par les sels de cuivre des absinthes. La plupart sont des déclassés, vivant au jour le jour, du hasard des cueilles. Ils vendent deux catégories de marchandises : le tabac gros, c’est-à-dire les résidus de cigares et les fonds de pipes, et le tabac fin qu’ils fabriquent avec des bouts de cigarettes débarrassées de leurs papiers et de leurs cendres. Le tabac gros vaut de un franc à un franc vingt-cinq centimes ; le fin, de un franc cinquante à un franc soixante-quinze la livre ; les acheteurs ne man-