et aussi à en garder la solution résumée en une visible formule, en un durable contour. Saint Augustin le déclare expressément : « une chose notifiée par allégorie est certainement plus expressive, plus agréable, plus imposante que lorsqu’on l’énonce en des termes techniques. »
— C’est aussi l’idée de Mallarmé — et cette rencontre du Saint et du poète, sur un terrain tout à la fois analogue et différent, est pour le moins bizarre, pensa Durtal.
— Aussi, continua l’abbé, s’est-on, dans tous les temps, servi d’objets inanimés, d’animaux et de plantes pour reproduire l’âme et ses attributs, ses joies et ses douleurs, ses vertus et ses vices ; on a matérialisé la pensée pour la mieux fixer, pour la rendre moins fugace, plus près de nous, ostensible, presque palpable.
De là, ces emblèmes de cruauté et de ruse, de mansuétude et de charité, incarnés dans une certaine faune, personnifiés dans une certaine flore ; de là, ces sens spirituels attribués aux pierreries et aux couleurs. Attestons encore qu’au temps des persécutions, au début du Christianisme, ce langage secret permettait de correspondre entre initiés, de se confier un signe de reconnaissance, un mot de ralliement que l’ennemi ne pouvait comprendre ; de là, ces peintures déterrées dans les catacombes, l’agneau, le pélican, le lion, le pasteur signifiant le Fils ; le poisson, l’Ichtys, dont les six lettres sont l’abrégé des mots de la phrase grecque : « Jésus, fils de Dieu, Sauveur », et s’assimilent aussi par contre-coup, au fidèle, à l’âme conquise, pêchée dans la mer du Paganisme, le Rédempteur ayant averti deux de ses apôtres qu’ils seraient pêcheurs d’hommes.