Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/238

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plus, dans l’introduction de son volume, qu’une encyclopédie de renseignements industriels et moraux quelconques.

Examinons cela de près, poursuivit Durtal, qui descendit fumer une cigarette sur la place. Ce portail Royal, ruminait-il, en chemin, il est l’entrée de la façade d’honneur, celui par lequel pénétraient les rois. Il est également le premier chapitre du livre et il résume, à lui seul, l’édifice !

Elles sont tout de même bizarres, ces conclusions précédant les prémisses, cette récapitulation disposée au commencement de l’ouvrage, alors qu’elle devrait, en bonne logique, être à l’abside, être à la fin.

Au fond, se dit-il, cette question-là mise à part, la façade ainsi conçue occupe, dans cette Basilique, la place que le second des Livres Sapientiaux tient dans la Bible. Elle correspond au Psautier qui est en quelque sorte un abrégé, une somme de tous les volumes du Vieux Testament et, par conséquent, aussi, un memento prophétique de la religion révélée toute entière.

Telle la partie de la Cathédrale située à l’Occident ; seulement, elle, elle est un compendium non plus des Anciennes Ecritures, mais des Nouvelles ; elle est un epitome des Evangiles, un concis des livres de Saint Jean et des synoptiques.

Et, en la bâtissant, le XIIe siècle a fait plus. Il a ajouté de nouveaux détails à cette glorification du Christ, suivi de sa naissance à travers la Bible et mené jusque après sa mort, à son apothéose telle que la promulgue l’Apocalypse ; il a complété les Ecritures par les apocryphes, en nous racontant l’histoire de Saint Joachim et de Sainte