Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/451

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

chaque côté, et le fond était occupé, au milieu, par une seule statue, celle du Christ.


Cette statue était, de même que celle d’Amiens, célèbre ; tous les guides vantaient la régularité de la physionomie, l’ordonnance calme des traits ; la vérité, c’est qu’elle était surtout fate et rigide, d’une beauté sans désennui ; ce qu’elle était inférieure à celle du Christ du XIIe siècle, du Dieu si expressif, si vivant, assis entre les bêtes du Tétramorphe, dans le tympan de la façade Royale !

Les Apôtre étaient mieux débrutis, moins mastoques peut-être que les Patriarches et les Prophètes installés auprès de sainte Anne, sous le porche Nord, mais leur saveur d’art était moindre. Ils étaient comme le Jésus qu’ils entouraient d’une venue honnête ; c’était de la sculpture probe, flegmatique, si l’on peut dire.

Ils tenaient, placides, les instruments de leur martyre, tels que des soldats, leur fusil, au port d’armes.

Sur la paroi de droite gîtaient saint Pierre arborant la croix sur laquelle il fut attaché, la tête en bas ; saint André, une croix latine et non les traverses en forme d’X sur lesquelles on le cloua ; puis saint Philippe, saint Thomas, saint Matthieu, saint Simon, armés tous, d’un glaive, bien que saint Philipppe ait été crucifié et lapidé, saint Thomas percé d’un coup de lance et saint Simon scié.

Sur la paroi de gauche habitaient : saint Paul, substitué à saint Matthias, le successeur de Judas ; il exhibait une épée ; puis saint Jean, son évangile ; Jacques le Majeur, un glaive ; Jacques le Mineur, une massue de foulon ; saint Barthélémy, le coutelas avec lequel on l’écorcha et saint Jude, un livre.