Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/67

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— Voyons, Claudine, dit la mère Turtaine, tu te réchaufferas aussi bien en déchargeant la voiture qu’en sautant, viens m’aider.

— Voilà, maman. Et elle se mit en face de l’aile gauche de la carriole et reçut dans les bras des bottes de fleurs et de salades. — Dis donc, lui dit une petite paysanne à l’oreille, il paraît que Just et Aristide se sont battus, ce matin : c’est bien sûr pour toi. — Oh ! les vilains garçons ! dit Claudine, dont la petite figure devint triste ; je leur avais tant recommandé d’être sages ! — Ah ! tu es bonne ! mais ils sont comme deux coqs, ils t’aiment tous les deux, et tu ne t’es pas encore décidée à faire un choix. — Mais je ne sais pas, moi ; je les aime autant l’un que l’autre, et maman ne les aime ni l’un ni l’autre, comment veux-tu que je choisisse ?