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Page:Huysmans - Les Sœurs Vatard, Charpentier, 1880.djvu/15

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II


§ I


Des quatre ouvrières qui, à part de légères fugues, travaillaient assidûment dans les ateliers de satinage et de brochure de la maison Débonnaire et Cie, une passoire, disait la contre-maître, trois étaient sages : — la première, parce qu’elle était trop vieille ; la seconde, parce qu’elle était trop peu tentante ; la troisième, parce qu’elle était jeune et n’était pas bête. La quatrième était à peu près sage, changeant d’amant tous les mois, mais n’en ayant jamais qu’un ou deux au plus en même temps. C’était : madame Teston, une femme mariée, une vieille bique de cinquante ans, une longue efflanquée qui bêlait à la lune, campée sur de maigres tibias, la face taillée à grands pans, les oreilles en anses de pot ; c’était