Page:Huysmans - Les Sœurs Vatard, Charpentier, 1880.djvu/247

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XVI


Quand Céline eut achevé sa robe et qu’elle l’essaya, elle s’ébaudit comme une toquée, sauta dans la chambre, se démancha le cou pour se regarder le dos, se trouva une tournure ravissante, voire même un certain chic. Cyprien eut moins d’enthousiasme lorsque, jaillissant dans son atelier, elle se campa devant lui en quête de compliments. Il se borna à lui faire observer que cette robe ne lui avantageait pas la taille, que l’autre, tout élimée qu’elle fût, la moulait mieux, la rendait plus onduleuse et plus ployante.

Ces remarques, formulées d’un ton convaincu, produisirent à Céline l’effet d’une paire de gifles. Elle demeura abasourdie, puis elle lui lança une réponse aigre. Comme il n’était pas en veine