Il sentit un grand froid. Il lui sembla que toute sa vie s’écroulait devant cette porte. Son amour qui se mourait flamba plus fort ; il rentra chez lui avec l’inconscience, les balbuties, les haltes chancelantes d’un homme pris de boisson, et, une fois couché, il en eut le sommeil alourdi, les réveils effarés, les pensées décourageantes.
Pendant toute la journée du lendemain, il éprouva à l’atelier, des secousses, des détentes : il eût voulu crier, l’invoquer à genoux, la battre. Elle, ne paraissait pas autre que de coutume. Elle manœuvrait, jacassait, cousait comme d’habitude. Il remarqua seulement une certaine affectation à ne pas le voir.
Le soir, il s’en fut, très agité, au rendez-vous. Il se répétait : elle ne viendra point ; c’est ma faute, j’ai eu tort ; et il aurait voulu tenir, dans un coin, Chaudrut, ses camarades, les étrangler, les uns après les autres, se venger ainsi de leurs sots conseils ; puis il cherchait des phrases d’excuses, des formules d’adoration ; il préparait des histoires joyeuses pour la faire rire lorsqu’elle hésiterait à pardonner. — Il faisait sonner l’argent qu’il avait en poche, se proposait de lui offrir des croquets et de la bière.
Et il redevenait très gai, se disant : Tout cela, c’est des bêtises, nous nous aimons ; nous allons recommencer nos bonnes soirées d’autrefois ; et,