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Page:Huysmans - Marthe, histoire d'une fille, 1876.djvu/106

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liches, en échange de toutes ces bitures, tu me turlupines comme un gogo, tu me fleuris de jonquille en veux-tu, en voilà ! C’est guignolant à la fin, je réclame ! Je n’en ai pas pour mon argent ; c’est mal pesé, je n’ai que des os, je demande de la réjouissance ! Non, mais c’est aussi par trop fort ! Tu vas, tu viens, tu rentres, tu ne rentres pas, je me tais, — je ne puis faire autrement d’ailleurs — tu as d’autres amants, c’est sûr, des gosses de vingt ans qui te répètent qu’ils t’aiment, et tu t’imagines que c’est arrivé ; tu crois manger du turbot parce que c’est écrit sur la carte, comme s’il y avait encore du turbot ! Imbécile ! c’est du carrelet que tu béquilles, c’est comme les choses qui seraient véritablement bonnes, ça n’existe pas ! C’est décidément bien vrai qu’il n’y a que la foi qui sauve… et la bêtise… Oh ! tu sais, ce n’est pas la peine d’allumer la rampe de tes yeux, j’y vois clair, va ! Je te connais, toi et tes semblables : avoir vingt-quatre amants, un par heure, ça ne tire pas à conséquence, on fait le métier ou on ne le fait pas, je n’ai rien à dire, ça me paraît tout naturel ; mais je ne veux pas des réserves que tu fais avec les autres, moi ! Tu m’entends, n’est-ce pas ? Aussi j’exige que tu ne le reluques plus, ton poëte. S’il