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Page:Huysmans - Marthe, histoire d'une fille, 1876.djvu/149

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Marthe, me dis-tu, est rentrée dans le tripot qu’elle habitait jadis. Oh ! tu aurais pu, pour m’apprendre cette nouvelle, éviter toute espèce de circonlocutions : c’était fini entre nous et tu le savais. — À défaut d’affection, je n’ai même plus d’intérêt pour elle, sa vie ne changera guère maintenant. — Admettons encore une alternance de richesse et de misère et ce sera tout ; elle finira dans une crise d’ivrognerie ou se jettera, un jour de bon sens, dans la Seine. — En vérité, ce n’est plus la peine que nous nous occupions d’elle, et puis, que peut me faire ce qu’elle deviendra ? car il faut bien que je t’annonce une grande nouvelle : je me marie. »

« Eh ! ne t’exclame pas ! — Écoute : quand nous étions réunis chez moi, que de plaisanteries, que de gorges-chaudes nous avons faites sur le mariage ! c’était banal, c’était bête. — Deux individus se réunissaient, à une heure convenue, au son d’un orgue et en présence d’invités impatients d’aller se repaître de mets qui ne leur coûteraient rien, puis, au bout d’un nombre de mois déterminés, sauf accident, ils donnaient le jour à d’affreux bambins qui piaillaient, pendant des nuits entières, sous le prétexte qu’ils souffraient des