Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/148

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de mentir ; ce fut dans Schiedam un toile général contre ce curé dont la malhonnêteté n’était d’ailleurs que trop connue ; et celui-ci, tremblant devant cette multitude ameutée à sa porte, se réfugia dans l’église ; là, il se sentait couvert par l’immunité ecclésiastique ; les magistrats, effrayés de ce mouvement populaire, s’empressèrent de l’y joindre.

— Voyons, dirent-ils, soyez franc, confessez-nous la vérité, afin que nous puissions apaiser les colères qui grondent contre vous.

— Mais, répliqua-t-il, la vérité, je l’ai proclamée, ce matin, lorsque j’ai annoncé aux fidèles que la soi-disant faveur dont se targuait Lydwine, n’était qu’un mensonge et une exécrable tentation ; je n’ai rien à ajouter de plus.

— Bien, demanda un des échevins, mais où est l’hostie ?

Il n’osa avouer qu’il l’avait, en la croyant maléficiée, baillée à la sainte et il répondit : Je ne l’ai plus.

— Ah ! et qu’en avez-vous fait ?

Il mentit une fois de plus en déclarant qu’il l’avait consumée.

— Où, dans quel endroit ? montrez les cendres que nous les examinions.

Dom André refusa ; et ne pouvant plus rien en obtenir, les magistrats se retirèrent.

Cependant, comme le tumulte allait croissant et que la fureur du peuple devenait de plus en plus menaçante, ils retournèrent, une seconde fois, à l’église et recommencèrent leur interrogatoire.